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Depuis un bon nombre d’années, les historiens, sociologues, scientifiques, mieux les chercheurs avancent plusieurs pistes sur les origines du peuple Ekang. Parmi lesquelles une origine cananéenne du peuple Ekang qu’on retrouve actuellement en Afrique centrale sous l’appellation superficielle de Fang-Bulu-Beti.

Canaan archeologie

En 2019, au Festival Mvet-Oyeng, un rendez-vous culturel du peuple ékang à Ambam au sud Cameroun, Mr Owona Nguini a déclaré que « Canaan veut dire Ekang Nna ». Si certains ont aimé cette déclaration qui vient réconforter leurs récits sur les origines du peuple Ayong, d’autres sont restés sceptiques, voire inacceptables, venant d’un professeur de son rang. C’est le cas de Vincent Sosthène Fouda qui lui a répondu violemment « le peuple ékang vivant au Cameroun, au Gabon et en Guinée Équatoriale n’est pas descendant de Canaan, c’est une région et une civilisation du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée »1.

Ce que nous savons déjà c’est que les manuels scolaires de nos pays relatent l’évolution de l’altération progressive des idées, des histoires et des faits qui forment l’opinion à la pensée occidentale. Celle soi-disant universitaire et universelle. Ceci est d’autant plus grave que l’importance des connaissances à acquérir dans le monde moderne est fondée sur des principes en manque d’objectivité. Car, nulle part dans le monde on a mandaté à l’occident de parler au nom de l’universalité. Il serait judicieux de laisser les jeunes à remonter jusqu’aux sources et saisir l’écart entre vérité et ce qu’on leur sert au quotidien sans complaisance et sans condescendance.

Canaan, avant d’être le nom d’un ancien pays vaste et prospère situer dans la région actuellement occupée par le Liban, la Syrie, la Jordanie et Israël, vient de Kena`an c’est-à-dire être humble en Hébreux. Il était également connu sous le nom de Phénicie. Il a été rendu populaire dans nos écoles et autres centres de formations à travers la Bible hébraïque2 à tel point que nombreux d’entre nous qui avons subi l’école coloniale avons longtemps cru que c’était un pays divin.

En ce qui concerne l’histoire, les Égyptiens anciens, les Grecs et Romains ont connu Canaan et certains en parlaient à leur époque. C’est le cas des Grecs, qui les appelaient « peuple violet » et c’était la même appellation pour eux envers les Phéniciens. Par ailleurs, comme il paraît évident que l’on ne peut à aucun moment parler des Égyptiens sans préciser que les Grecs employaient le mot noir (mêlas) pour les désigner. Selon Maespéro « La Bible affirme que Mizraim, fils de Cham, frère de Koush l’Éthiopien et de Canaan, vint de Mésopotamie pour se fixer sur les bords du Nil avec ses enfants »3. C’est ce qu’on enseigne et les écrivains bibliques appellent parfois l’ensemble de la population indigène de Palestine actuelle « Cananéens ».

Or, il existe bien des versions historiques qu’on n’enseigne pas, parmi lesquelles celle du professeur Cheik Anta Diop qui répond à Maespéro par ces mots ; « Maspéro néglige d’ajouter que Cham, Mizraim, Canaan, Koush, sont nègres d’après cette même bible qu’il cite ; ce qui veut dire une fois de plus que l’Égypte (Cham, Mizraim), l’Éthiopie (Koush), la Palestine et la Phénicie d’avant les juifs et les Syriens… les Arabes, étaient occupées par les Nègres ayant créé des civilisations millénaires en ces régions et qui étaient restées en relation de parenté »4. Quoique Canaan ait pu être une patrie pour certains et une « Terre promise » pour d’autres, elle était stratégiquement située pour le commerce. Le contrôle de la région et des richesses qu’elle pouvait générer était donc recherché par de nombreuses puissances étrangères. Finis donc l’occupation des indigènes, des nègres, vraisemblablement parmi lesquels les ascendants des Ekang sur cette terre désormais aux mains des occupants arabes. La violence, la sauvagerie et la barbarie des nouveaux occupants ont contraint les autochtones à migrer vers d’autres lieux plus proches de leurs semblables. Ainsi, vont commencer les pérégrinations du peuple Ekang donc la datation peut être fixée à partir de cet état de fait vers les 4 ᵉ siècle de l’ère romaine.

(c) Acteurs culturels Ekang - Gabon

Aujourd’hui, la terre des descendants d’Ekang Nna partis de l’est du continent africain se trouve à l’Ouest au bord de l’océan Atlantique dans le golf de guinée plus précisément dans la zone dite Cameroun Forestier ; Cameroun, Gabon, Guinée Équatoriale, Congo, Sao Tomé-et-Principe, Angola, Nigeria. En disant que ce sont les Ekang qui vivent aujourd’hui dans le Cameroun forestier ont vécu jadis dans la péninsule arabique, principalement à Canaan. L’actuelle Palestine, Israël, Irak… Mr Owona Nguini n’a fait que restaurer une vérité historique occultée par les enseignements modernes. Tout comme les grands Empires de cette époque, à Canaan cohabitaient beaucoup de peuple noir de diverses origines ainsi que ceux de l’occident et d’orient, des langues diverses et des cultures variées. C’est le cas des Phéniciens, par exemple, qui pouvait se présenter comme étant Cananéens, mais tous les Cananéens n’étaient pas des Phéniciens.

Si l’on suit cette logique, il est possible de dire que le peuple Ekang a aussi été parmi les peuples qui ont habité Canaan avant que cette terre ne soit définitivement aux mains des Arabes. Il faudra cependant poursuivre les recherches d’une manière rationnelle et mettre sur la table de discussion des preuves provenant des sources scientifiques, historiques, iconographiques, linguistiques, ethnologiques… afin, que grâce à la comparaison de l’ensemble des éléments soumis, on tire au clair et on enseigne à la postérité. C’est un travail de fourmis qui exige une rigueur scientifique sans pareille.

Par ailleurs, devons-nous au stade actuel des connaissances parler d’une origine ékang de Canaan ? Pas tout à fait, car le peuple Ekang, bien que connu dans les récits Mvet, est d’origine africaine, noire de la vallée du Nil qui a su bâtir une civilisation extrêmement avancée que l’on peut encore écouter les merveilles à travers les récits Mvet chez le peuple Ayong, bien avant l’Ancienne Égypte dite des Pharaons.

 

ONG Génération Ekang

Extrait: Introduction aux mystères tome 2

Venant Debomame

(c) Libreville, le 14 Février 2024

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1Cameroun Web : Consulté le 22 décembre 2022

2Bible, Genèse 9 vers 18 à 27

3Maspéro, cité par Cheikh Anta Diop, opt. Cit p.126

4Idem, p.127

 

Tag(s) : #Africain, #Ekang, #ecole Ekang
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